Questions pour un barbeuc’ (*)
(* avec Julie Lepers)
Vendredi 12 juin. Le dernier entraînement de la saison. The last one. Si l’A.S.B. aura une dernière rencontre amicale contre les vétérans du F.C. Guenviller ce dimanche (dont certains membres évoluent dans les deux formations), l’occasion était surtout de se retrouver autour d’un barbecue. Passons les détails de ce dernier entraînement car, dans le fond, à part l’anniversaire de Laurent, on sait tous que ce n’est pas ça qui vous intéresse vraiment. Savoir qu’une opposition sur demi-terrain a clos la séance et que Pierre Champlon a montré qu’il pouvait allégrement postuler en tant que 5e gardien de l’A.S.B. vous est parfaitement ennuyeux. Non, ce qui titille votre curiosité, surtout au lecteur qui n’est pas du coin (j’en profite pour saluer, l’ayant appris à ma grande surprise, nos amis de Lixing-Laning qui aiment m’a-t-on dit passer dans les parages), ce sont les indiscrétions que l’on peut entendre ça et là, les bons mots comme les réflexions à neuneu. Et comme Bob l’Eponge a un cortex qui enregistre un maximum de choses, on se plaira à évoquer le fait que cette pause saucisses a surtout été l’occasion de se poser de vraies questions existentielles. Illustrations.
1. Pourquoi les cheveux crépus, c’est juste chiant ?
Vous avez déjà dû recevoir par mail, de votre mère, de votre grand-mère ou de tante Huguette, un lien Youtube vers une vidéo où l’on découvre, en accéléré, l’éclosion d’une fleur, de la graine plantée aux pétales écartelés, le tout en 1 minute de temps. Dites-vous que chez certains, ce même processus féérique se retrouve au niveau capillaire. Pour d’évidentes raisons d’anonymat (et éviter qu’on lui jette des pierres quand il retournera au bled cet été) nous tairons le blaze du joueur concerné que l’on appellera simplement Mohamed.
– Mohamed, sérieusement, ta coupe de cheveux, c’est juste pas possible, faut faire quelque chose. C’est une arme de distraction massive.
– Arrête, j’te jure, c’est un truc de fou. J’suis obligé de m’mettre un litre de gel toutes les demi-heures sinon ça part en live.
– Mais, dis-moi, tes fils…ta femme…c’est le même topo ?
– Même pas ! Eux, ils ont les cheveux lisses comme une crêpe sans grumeaux. J’ai la rage.
Et le pauvre Mohamed de se confier, de narrer à quel point sa vie est devenue un enfer. Il reconnaît que Jacques Dessanges et Franck Provost l’ont même contacté personnellement pour une opération du cuir chevelu dite « de la dernière chance ». Un truc qui aurait été filmé avec passage en prime les samedis soirs sur NRJ 12
– Avoir les cheveux crépus, c’est comme jouer avec Jo’ : c’est un calvaire. Suis obligé de planquer du pento dans un des protège-tibias et dans l’autre, je cache un peigne. Comme ça, dès que je me prends un coup de latte, je reste bien trente secondes au sol et ça me permet discrètos de me recoiffer. Sinon, j’ai la tignasse qui part de côté façon tournesol.
Un témoignage poignant.
2. Pourquoi les fratries ne se ressemblent-elles pas forcément ?
Epineuse interrogation. Une nouvelle fois, soyons dignes. A Betting, pas de voyeurisme. Néanmoins, ici-aussi, on a des yeux, notamment les femmes de joueurs, les Desperate Housewives. Avec un tact tout féminin, elles s’interrogent sur la ressemblance entre un mangeur de ciment au petit déjeuner et son jeune frère, venu taper le cuir avec son aîné. A voir leurs airs interloqués, elles en sont presque à vouloir demander une copie des états civils, histoire d’être certaines qu’il n’y a pas tromperie sur la marchandise.
– Miss 1 : Son p’tit frère est mignon.
– Miss 2 + Miss 3 + Miss 4 (silence gêné puis…) : Oui, c’est sûr que…voilà quoi…
– Miss 1 (s’adressant à l’aîné) : Non mais S*****, franchement, t’as quand même conscience que Walt Disney s’est inspiré de toi pour créer le personnage de la petite souris dans Cendrillon ?
A quelques mètres de là, S***** noie son chagrin en avalant sa 4e cuisse de poulet.
3. Les maîtresses sont-elles automatiquement en maillot de bain lors des sorties piscine ?
A l’heure d’une xième réforme au sein de l’Education Nationale, voilà une question qu’elle est bonne et qui semble profondément perturber certains joueurs sous couvert de commentaires que la morale réprouve. Florilège :
– Quand tu vas avec les mômes en sortie piscine, c’est 1 pièce ou bikini ?
– Et quand les maîtres-nageurs te voit arriver, j’suis sûr que ces lourdeaux te disent : « Eh, vl’a les gars d’la Marine ! » ou « Alors ma p’tite dame, ça mouille bien ? », sans oublier l’ignoble « Si vous avez un problème, faut pas hésiter, j’peux vous tendre ma perche hein » ?
Quand on vous dit que l’enseignement, c’est un sacerdoce.
4. N’y a-t-il que les « vieux » qui aiment les « car-en-sac » ?
Quand Laurent Bourg se pointe avec un gros sachet de bonbons, il passe chez chacun(e) histoire de refourguer ses trucs gélifiés périmés depuis des mois. Certains acceptent volontiers, d’autres par pur respect pour le moustachu. D’autres enfin prennent les restes d’autant que c’est ce qu’ils préfèrent : les car-en-sac, ces petits trucs qui ressemblent à des gélules mais goût réglisse.
– Miss Gestation : « Des car-en-sac ??? Mais c’est un truc de vieux, ça ! Ah ah ah ! »
Et les hommes-neurones à proximité de se marrer comme des loutres.
Bob l’Eponge ne bronche pas. Il note intérieurement toutes celles et ceux qui semblent partager ce même point de vue. A l’un d’entre eux, dont les cheveux débordent à présent les escaliers, il lance :
– Ecoute-moi bien Faudel. Tu peux déjà préparer la jeep et virer ta mousse à raser car demain, Ol Kainry va toquer chez toi. Tu vas savoir qui est la faucheuse, la vraie.
Une faucheuse qui aime les car-en-sac et alors ? Il n’y a pas d’âge pour les bonnes choses.
5. Pourquoi les Présidents doivent-ils toujours jouer les pisse-froid même dans un moment festif ?
Pendant que certains couples sont déjà tranquillement attablés, que d’autres mâles conversent le long de la main courante, Jean Thébault veille au grain. Dans la cuisine, derrière sa table, il a sorti le canon de 12 et à un stock de munitions pour tenir un siège. Pour le coup, alors que le moment est à la légèreté, lui, au contraire, fronce les sourcils. Vous ne le croirez peut-être pas, mais il a carrément pondu un recueil (relié) avec page de garde aux couleurs du club, histoire de tenir une comptabilité toute germanique de qui a bu quoi, comment (en verre/gobelet ou au goulot) et, surtout, qui doit combien. Laurent Bourg hallucine. Il aura beau écarquiller les yeux, ça ne change rien : le gaucher bavarois continue de griffonner, sans esquisser le moindre sourire, sur son cahier.
– J’fais c’que j’veux ! Et j’ai payé un barbecue quand même !
6. Les grossesses ne sont-elles vraiment « que du bonheur » ?
Moi qui pensais, entre deux émissions de téléréalité sur les chaînes du câble, que les grossesses, c’est « que du bonheur ». Avec la tourte qui fait un cœur avec ses mains avant de contempler son petit ventre rond, un sourire figé.
Aparté.
Message aux joueurs bettingeois présents et à venir : le premier qui fait ça après en avoir claqué un sous la barre, verra de plus près le coupe-coupe du cousin marocain de la famille Adams, celui chez qui les cheveux sont tellement longs qu’on ne voit plus les yeux. Vous êtes prévenus.
Fin de l’aparté.
Parce que « Miss Gestation pour elle-même » souffre. Sa meilleur amie n’est plus une diététicienne, ni le docteur La Peluche, pas même exerce-t-elle dans l’Enseignement. Non, c’est une bassine en plastique. Une bassine qui ne la quitte plus quand elle s’allonge, prête à crever, sur le canapé, ou quand elle espère (douce naïveté des premières semaines) pouvoir dormir 4h consécutives. Du bonheur à l’état brut au sein du « Marie Madeleine Crew, promotion janvier 2016, 2e étage, 3e chambre à droite en partant de l’ascenseur ». Les hommes (lire « grands enfants »), entre deux rots de merguez sur fond de mister freeze, écoutent. Ou font semblant. Ils ne se sentent pas (tous) concernés. Pas encore.
By Maître Renard