A.S.B.G. : Poisse et conséquences
Dimanche maussade au pays magique de l’A.S.B.G. Une hécatombe d’absents, des équipes forcément chamboulées et deux défaites dans le paletot . Si la B n’a pas pu faire grand chose à Cappel (3-0), la A, de son côté et pourtant ultra-dominatrice, n’aura jamais su trouver la faille, se faisant même chaparder les trois points par Macheren 2 (0-1).
Cappel-moi s’te plaît, parce que là, entre nous, j’ai connu mieux
A l’A.S.B.G., on a beau avoir un réservoir de joueurs assez conséquent, il y a parfois des dimanches où tes cheveux prennent une teinte blanchâtre, et ce alors même que le poids des années qui s’écoulent n’a strictement rien à y voir. Si l’on te dit maintenant que ce dimanche 23 octobre entre pleinement dans cette catégorie dite des « dimanches capillairement délicats », tu te doutes que pour faire leur composition, Laurent Bourg comme Matthieu Ultsch ont connu quelques difficultés. Pour celui à moustache, amateur de marchés dominicaux en tenue de cowboy, ça prend la forme d’une salve de sms où l’on sent poindre un certain désespoir (voire un désespoir certain). Ce n’est plus un coach de la B, c’est Julien Lepers : « Bravo Laurent, 4 à la suite ! ». Entre les blessés, les malades, les absents pour raisons autres, les deux formations proposées à Cappel et Guenviller sont de vraies salades composées. Après son succès la semaine passée face à Folschviller 2, le plat du jour qu’on servait aux hommes de Laurent Bourg était en plus gratiné. Rien de moins qu’un prétendant à la montée et dans son antre. A la bonne heure ! Malgré une équipe new look, reconnaissons que la B ne cessera de s’arracher (et pas seulement les cheveux). Durant la première demi-heure, elle se procurera même quelques situations intéressantes. Si les locaux touchent le poteau sur un corner direct au bout de cinq minutes de jeu, Josian, servi dans la foulée côté gauche, bute sur le gardien. Cappel trouvera l’ouverture vers la 20e minute quand, entre deux joueurs, leur n°9 parvient à trouver la faille et frapper. Le portier visiteur boxe…mais ça revient sur un rouge et noir dont la reprise de volée file au ras du poteau (1-0). Si la possession de balle est clairement à l’avantage des locaux, que certains de leurs joueurs sont d’une vivacité un brin casse bonbons, les Bleus font mieux que se défendre. Sur un centre dévié de Josian côté gauche, le gardien du cru est ainsi contraint à détourner en corner. Peu de temps avant la pause, les joueurs de Cappel font le break. Sur une percée côté droit, l’un de leurs joueurs passe comme dans du beurre entre trois joueurs et fusille le narrateur d’une puissante frappe croisée du gauche (2-0). Quelques instants plus tard, une lourde frappe aux 18m est même repoussée par la barre. Juste avant, Laurent, le libéro guenvillo-bettingeois, quittait la pelouse, ressentant une douleur à un genou. La tuile. Sans tomber dans un défaitisme qui, de toute façon, ne fait pas partie de son vocabulaire, Laurent Bourg décide de mettre à profit le quart d’heure de repos pour revoir son plan de bataille. Foufou passe de la pointe à un rôle de stoppeur (il s’acquittera parfaitement de sa tâche, soit dit en passant), Gaëtan monte d’un cran et se positionne dans l’axe du milieu de terrain, tandis que Driss R., de retour après des mois d’absence, se place aux avant-postes. Si leur n°11 est enfin muselé par le déjanté Foufou, force est de reconnaître que Cappel maîtrise son sujet. Sur la seule fois où leur n°11 passera entre les mailles du filet, sa frappe décroisée au premier poteau sera détournée en corner par votre serviteur. Si Lukas P. tente une frappe de loin captée par le gardien, les locaux manquent d’alourdir un peu plus le score quand, côté gauche, un centre est repris de la tête dans les 6m…sur le poteau. N’arrivant pas à exister offensivement, les Bleus écopent. Leur gardien claque d’abord un coup-franc quasiment pleine axe en corner avant de détourner, du genou, une frappe à l’entrée de la surface du n°9. Tout ça termine sur le poteau et, avec un peu de bol, ça lui revient même dans les gants. Cappel met un terme définitif aux espoirs des Bleus quand leur ailier droit passe la défense et, de près, trompe le narrateur d’une frappe croisée dans le petit filet opposé (3-0). Tandis que Josian voit une nouvelle fois sa frappe se nicher dans les gants du gardien, les rouge et noir se procurent une dernière occasion quand leur n°9 file seul aux buts, mais sa frappe enroulée est détournée par le gardien visiteur. On l’aura compris, il manquait trop d’ingrédients pour espérer que ce qu’il ressorte de la mixture du coach à moustache ait le goût de la victoire. Comme demain est un autre jour, nul doute que l’A.S.B.G. 2 pourra proposer un autre visage dans une semaine.
La possession, c’est bien, mais ça ne fait pas tout
Avec trois petits points au compteur, la A comptait bien se refaire face à un voisin à peine en meilleur santé (4 points). L’hécatombe relevée du côté de l’effectif l’ayant impactée au premier chef, on verra même le gardien de la F, lui qui n’avait plus enfilé les gants depuis quelques années, devoir protéger les cages tenues par un Tipi qui, une fois n’est pas coutume, était empêché par une crève des familles. Rien qu’en te disant qu’Earthworm Jim dut enfiler les gants, qu’il envoya une trentaine de messages à son répertoire histoire de trouver une paire de gants (« Bah, au pire, j’en récupère sur le chantier chez Pierre et Jean »), tu dois te dire : « Ouais, là, ça pose clairement le contexte ». Pourtant, au-delà de l’anecdote drolatique, Mikaël aura surtout réalisé un bien bel arrêt en fin de rencontre sur une lourde frappe lointaine. Quelque temps auparavant, en première période, il aura perdu un duel face à l’un des attaquants bleus (0-1) et aura eu tout le temps de voir ses collègues monopoliser littéralement la chique. Là, c’est l’instant où l’on va enfoncer une porte ouverte : dominer n’est pas gagner. Déjà, actons un « n’est pas marquer ». Parce qu’à entendre les joueurs en fin de rencontre, tous observent qu’à une ou deux exceptions près (une reprise du plat du pied qui s’envole de Cédric S. dans les six mètres et une feinte de corps de Danilo sauvée sur sa ligne par un défenseur, le tout en deuxième période), il n’y eut pas d’occasions bouillantissimes. Dominateurs, parfois capables d’actions de jeu construites avec soin, parvenus dans la surface de vérité, il manqua néanmoins ce petit quelque chose qui fait la différence et qui atténuerait la frustration. Comme lorsque Bastien ou Yann coupèrent en première mi-temps la trajectoire du ballon au premier poteau. Une nouvelle défaite, une formation qui ne décolle pas au classement mais, parce qu’il y a un « mais », une équipe capable de plein de bonnes choses comme autant d’éléments qui se muent en barrière face à toute velléité dépressive. Parce que le travail finit par payer (et l’animation offensive comme l’efficacité doivent être plus que jamais priorisées), il n’est aucunement question de baisser pavillon. Au contraire, c’est quand le bateau tangue que l’on voit la qualité réelle de son équipage.
By Maître Renard