A.S.B.G. : ça tousse, hein ?
Ne faisons pas comme les singes qui se cachent la bouche, les oreilles et la vue. Là, l’A.S.B.G. est dans le dur après un nouveau dimanche à rentrer bredouille de ses confrontations. Hasard du calendrier, A comme B devaient se mesurer au même club. Pour une même issue. Si la B souffla le bon (première période) et le très mauvais (seconde période), s’inclinant sur ses terres (0-2), la A, reste scotchée en bas du classement avec 3 petits points (2-1).
Allo ? Win…ou pas !
Betting. 23h34. Laurent Bourg ne dort pas. La défaite concédée par ses hommes dans l’après-midi lui reste en travers de la moustache. Il tourne en rond. Son capitaine, lui, pionce du sommeil du juste non sans avoir au préalable ruminé. Avant de se coucher, il avait eu la présence d’esprit d’emballer sous la forme d’un joli paquet cadeau 5 boîtes de Xanax qu’il s’en était allé déposer devant la porte d’entrée de Popeye, à quelques rues de sa chaumière. Alors, quand son téléphone fixe sonne à une heure si tardive, dans le silence de sa demeure, Laurent Bourg décroche avec la mine de celui qui sent l’entourloupe.
- Allô ?
- Win ! AHAHAHAHAH ! répond, hilare, une jeune voix à l’autre bout du fil
- Ecoute-moi bien farfadet élevé au libéralisme culturel de mes deux. Halloween, c’est pas d’chez nous. Par contre, ma matraque, c’est 100% terroir, mes menottes, du made in France, ça sent l’artisan amateur de coq au vin. Alors si tu continues à me faire *****, je te retrouve et je te mets la tronche façon citrouille.
Et il raccroche.
- Bon dieu de bon dieu de…mais elle où cette tablette ???!!!
Quelques heures plus tôt, la formation qu’il alignait présentait une solidité (réputée) bien supérieure à celle qui s’en était allée perdre à Cappel (3-0) la semaine passée. Comme le papier ne fait pas tout, que la force se prouve plutôt que ne s’évoque, il fallait affronter une formation d’un calibre équivalent, Valmont 2 n’étant derrière l’A.S.B.G. 2 qu’à la seule différence de buts. L’entame de la rencontre répond aux attentes. Dès la cinquième minute du jeu, sur une transversale venue de la gauche, votre narrateur, dos aux buts, enchaîne contrôle poitrine et reprise. Le gardien capte. Comme il le fut martelé, sur un terrain bosselé, il ne fallait clairement pas hésiter à tenter sa chance de loin. J.F.C. s’essaiera ainsi à une frappe lointaine mais, à nouveau, ça filera dans les gants du portier de Valmont. Ce début de rencontre est également marqué par quelques coups de sifflet avec, dans le rôle de la victime, un Josian dont les fils vont dès lors se toucher. Votre narrateur a beau tenter de raisonner le jeune et élégant quadra, l’expérience fait que là, oui, purée, tu sais que le bougre va partir en sucette (penser à mettre du Lexomil dans la trousse de soin). A l’exception d’une frappe côté droit boxée par Maxime, de retour de blessure, qu’un joueur pourtant seul dans les six mètres n’arrive pas à reprendre, ce sont les hommes de Laurent Bourg qui se montrent les plus dangereux. D’abord sur une chevauchée de Lukas qui, faisant parler sa vitesse, traverse tout le terrain et tire sur le poteau, puis sur un ballon remis en retrait pour J.F.C. à l’entrée de la surface et dont la frappe soudaine lèche le poteau gauche. La B ne le sait pas encore mais, à cet instant, ce temps fort non concrétisé vaudra son pesant de cacahuètes par la suite, d’autant qu’elle perd Mohamed sur blessure. Avec un effectif extrêmement jeune à une ou deux exceptions près, les joueurs de Valmont usent de leur vitesse et de leur tonicité mais, durant le premier acte, l’efficacité n’est pas (encore) au rendez-vous. Seule une frappe, juste avant la pause, sera cadrée et détournée par Maxime en corner. La seconde période sera malheureusement tout autre, et la dangerosité que les hommes de Laurent Bourg ne cessaient de laisser planer fait désormais place à un océan de vide assez déconcertant. C’est bien simple, avant que les visiteurs n’ouvrent le score vers la 70e minute sur un énième centre venu repris par leur n°10 seul aux seize mètres, les Verts avaient enchaîné une quinzaine de frappes ! En mode gruyère A.O.C., les joueurs de Valmont perforent le milieu de terrain de l’A.S.B.G. et, fort heureusement, confondant vitesse et précipitation, ne parviennent pas à cadrer leurs frappes. Sauf qu’à force de plier, à force de se dégager comme on peut, à force d’être sous le joug de ces jeunes qui ne semblent pas connaître la fatigue, tôt ou tard, ça casse. La frappe croisée à ras de terre de leur meneur de jeu vient logiquement sanctionner une formation qui était restée aux vestiaires (0-1). Si les Bleus tentent vaguement de réagir, tout cela manque clairement de cohérence. On notera un centre de Driss (le seul de la rencontre…) repris du torse par votre serviteur et stoppé par le gardien sur sa ligne, mais aussi un ballon que parvient à récupérer J.F.C. A 8m mais excentré côté droit, sa frappe passe au-dessus. Désordonnés, les locaux tomberont une seconde et dernière fois à cinq minutes du coup de sifflet final quand, côté droit, une frappe à ras de terre décroisée au premier poteau trompe Maxime (0-2). Avant qu’il ne soit perclus de crampes, le narrateur aura tenté, à plus de 30m des buts, un copié-collé de la première mi-temps, un enchaînement contrôle poitrine et reprise de volée en chandelle. Ça ne tombe pas de la barre mais ça marque surtout un aveu d’impuissance. A quelques mètres de là, Laurent Bourg se tâte : enfiler son masque de Michael Myers, le psychopathe d’Halloween ? Celui de Jason dans Vendredi 13 ? Quand on entend un bruit de machine qu’on essaie de faire démarrer, on se dit « Ah tiens, lui, c’est plutôt Massacre à la tronçonneuse son truc ! ». Dans les vestiaires, au milieu de bougies disséminées çà et là, les cris de ses joueurs, dont le sang gicle sur les murs, sont masqués par ceux – de joie – provenant de l’autre côté du mur. Il faudra pourtant rapidement recoller les morceaux, panser les plaies, et ce pour qu’à Pontpierre, la semaine prochaine, il n’y enfin plus qu’un seul et même visage. Un visage qui ne fasse pas peur.
Vivement novembre
Funeste dimanche de la Toussaint également du côté de la A qui reste engluée en bas du classement, ses trois points en guise de boulet au pied. Comme pour leurs copains de la B, tout se jouera en seconde période car durant la première, la rencontre fut, dit-on, serrée, chaque formation se créant son lot d’occasions non concrétisées. Les visiteurs se montreront surtout dangereux sur coups de pieds arrêtés. Sur un corner mal dégagé, Julien lâchera une pépite qui sera repoussée, on ne sait comment, par le gardien. Un autre coup de coin, comme disent nos amis belges, sera ensuite repris de la tête par Mikaël mais le ballon sera dégagé sur sa ligne par un défenseur. Après son intermède dans les buts la semaine passée, ledit polyvalent aura une nouvelle occasion de tutoyer les filets. Sur un centre venu de la gauche, et bien qu’à quelques mètres de la ligne, les mauvaises langues aux boucles chatoyantes diront que sa reprise dévissée aurait pu toucher deux enfants, l’un déguisé en vampire et l’autre en sorcier, à l’autre bout du village. Juste avant la pause, les Bleus croient ouvrir enfin le score mais une reprise des dents, pardon, de la tête, de Sandro, passe de peu à côté. Les locaux ne sont pas réduits au silence mais ils trouvent un Thomas en grande forme sur leur chemin, à l’image de ce pénalty sans doute tiré trop mollement par leur jeune capitaine mais quoi qu’il en soit arrêté par le portier de l’A.S.B.G. Dans une rencontre qui peut basculer d’un côté comme de l’autre, la pièce va, une nouvelle fois, retomber du mauvais côté. Au bout d’à peine cinq minutes de jeu en seconde période, le n°10 local récupère un long dégagement du gardien, lance son attaquant qui, prenant le meilleur sur l’arrière garde guenvillo-bettingeoise, vient tromper Tipi de près (1-0). Il n’est dès lors plus question de tergiverser pour les hommes de Matthieu Ultsch qui tentent le tout pour le tout, multipliant les frappes notamment par l’intermédiaire de Bastien. Comme à quelques kilomètres de là pour leurs homologues de la B, ils seront punis sur un contre. Une faute de Julien dans la surface et leur jeune capitaine a l’occasion de faire oublier son penalty raté de la première période. Cette fois, il change de côté et donne de l’air aux siens (2-0). Le même joueur de Valmont aurait même pu réaliser un doublé quand, partant seul aux buts, il butera sur un Thomas inspiré. A quelques minutes du terme de la rencontre, les visiteurs auront eu beau réduire le score sur un coup-franc de Sandro mais, le temps perdu ne se rattrapant plus, c’est bien une nouvelle défaite qui marque cette ultime rencontre d’un mois d’octobre décidemment bien noir.
By Maître Renard