A.S.B. : A et B s’offrent un beau cadeau de Noël
Malgré le froid, le vent et la pluie, A et B n’ont pas pu attendre. Si Noël est certes dans un peu moins d’un mois, les deux formations bettingeoises ont dès aujourd’hui ouvert leurs paquets. Pour la A, un titre de champion d’automne après sa large victoire face à Folschviller B (5-0), et pour la B, une victoire à Vahl-Ebersing 2 (0-2) pour mieux recoller à la tête du classement. De quoi lui donner de l’appétit avant une deuxième partie de saison qui s’annonce plus que jamais haletante.
Tino Rossi, douleurs et délivrance
– OH OH OHHHHHH ! MEEEEEEEERRY CHRISTMAS !
– Mais quelle est cette voix ? s’interroge subitement Laurent Bourg alors qu’il s’apprête à quitter le stade de Guenviller direction Vahl-Ebersing.
– Viens dans mon traineau, faut qu’j’te cause le moustachu !
Durant le court trajet, le pilote du traineau balance Tino Rossi dans les haut-parleurs, le chauffage à toc.
– Tu veux vraiment que je chope la crève Papa Noël, c’est ça ?C’est parce que ma femme t’a écrit que je n’avais pas été sage cette année ?Hein ?
Bon, il faut dire que ses joueurs, jusqu’au beau milieu de la seconde période, n’auront pas fait grand-chose pour éviter que leur coach ne choppe la crève. Dans le vestiaire, pourtant, il s’était voulu clair :
– Pffffff, je me suis tapé 20 minutes de « Mon beau sapin », « Petit Papa Noël » et « Trois anges sont venus ce soir », alors c’est bon, j’suis à cran. En plus, on se serait cru dans un hammam.
S’ils sont dominateurs durant le premier acte, ils balbutient surtout leur football, confondant souvent vitesse et précipitation. Si votre serviteur balance la première guirlande au bout de deux minutes sur une frappe non cadrée, il faut attendre le quart d’heure de jeu pour avoir enfin une vraie occasion. JF, dans la surface, se retourne, frappe du gauche et le gardien se couche. Pas de quoi donner envie à des lutins de se lancer dans une chenille de dingue, mais c’est déjà ça. Pas toujours raccords question marquage et respect des consignes, l’A.S.B. pêche surtout dans l’avant-dernier geste. Plusieurs fois, ils se montrent dangereux sur les ailes sans parvenir, soit à s’extirper d’un 47e dribble (suivez mon regard…), soit tout simplement à centrer au-delà des six mètres (quand ce ne fut pas directement derrière le but). Si Max se les gèle copieusement dans ses cages, il aura l’occasion de se réchauffer quelque peu quand, sur un ballon dans le dos de la défense, il doit contrer l’attaquant local et ainsi éviter que Laurent Bourg ne se transforme en Grinch. Sur son banc de touche, il voit ses gaillards dominer mais faillir et manquer de justesse une fois parvenus à 20-25 m des buts adverses.
Il verra aussi Julien tenter une frappe sournoise du milieu de terrain et Mickael ajuster une jolie frappe bien sèche que le portier ne parviendra pas à maîtriser…le ballon glissant finalement, et heureusement pour lui, en corner. Une domination stérile qui ne va pas être du goût de Guy la Moustache.
– Je vous avais dit que je voulais revoir ce qu’on avait fait contre Petite-Rosselle et Hombourg…
Là, tout le monde attend la conjonction de coordination qui tue.
– Or (la voilà la coquine), le collectif…il n’y est pas les gars ! Ceux qui portent le ballon pendant des kilomètres, ça ne se fait pas !
On ne vous narrera pas tout dans le détail tout ce qui tombera, mais il sera quand même insisté sur le fait que « si, bande de **** et de ***** de mes ****** de sa ****, vous ne repartez pas avec les 3 points, vous pourrez vous les bouffer », sans omettre l’importance de faire – enfin – « trembler les filets ».
Au retour des vestiaires, ce sont pourtant les locaux qui vont se créer une franche occasion sur un coup-franc plein axe à 18m. Un coup-franc qui ne passera d’ailleurs pas si loin que ça du poteau de Max. Passée cette sueur froide, les bettingeois vont multiplier les occasions, parfois bouillantes. Sur la première d’entre-elles, Guillaume décale Jessy dont la frappe est malheureusement dévissée. Tandis que le banc de touche de Vahl se transforme en glaçons (tout en n’oubliant pas de préciser qu’il faudra voir à « ne pas mettre trop de conneries » dans le résumé), Mickaël va déborder côté gauche, centrer dans les six mètres. S’il coupe la trajectoire de la balle, Jessy ne parvient pas à trouver le cadre. La lumière (de Noël) viendra d’un coup du sort. Une main d’un jaune et bleu dans sa surface sanctionnée d’un pénalty que transformera Mickaël (0-1). Sur son banc, Laurent Bourg n’en est pas encore à se taper un vin chaud mais ses moustaches le défrisent du coup un peu moins. D’autant qu’une minute plus tard, Guillaume trouve Mustapha dans la profondeur qui s’en va défier le gardien et, accessoirement, lui tirer dessus. Dans la série « match à oublier », Jessy est bien malheureux quand, quelques minutes plus tard, Abdellah fait parler sa vitesse, le trouve dans la surface mais l’attaquant bettingeois tire au-dessus. Pas davantage de réussite cinq minutes après, quand le même Abdellah sert Mustapha qui, sans doute épuisé par son coup du chapeau de la semaine passée, préfère une nouvelle fois tirer sur le gardien, lequel contrera également Guillaume dans le prolongement de l’action. Tandis que Laurent Bourg s’est subitement remis à fumer, c’est JF qui ne parvient pas à tromper le gardien. Finalement, Pokemon Guillaume, en deux temps, scellera l’issue de la rencontre (0-2) dans les dernières minutes. Malgré la 14e tentative lointaine (il lui est interdit de frapper à moins de 45m) de Julien et un ultime coup-franc non cadré d’Abdellah, la B bettingeoise regagne les vestiaires avec la satisfaction d’un devoir accompli. Sans génie, elle aura fait durer le suspense pour glaner, au final, trois points éminemment précieux. Trois points qui lui permettront de passer des fêtes de fin d’année l’esprit rêveur. Un rêve de Juin 2016…
Flo riant, Mike voit triple
Si Noël est proche, la A bettingeoise pourrait être tentée de troquer les chants d’usage en cette période pour « La balade des gens heureux ». Sauf que Gérard Lenormand fin novembre, et même lorsque l’on sait que tous ses matchs se sont clos sur une victoire, le plus souvent sur un score sans appel, ça serait être à minima une faute de goût, voire même l’expression d’un manque cruel d’humilité sinon de prudence. Pourtant, face à Folschviller B, les hommes du coach ont fait un pas supplémentaire vers l’accession en 2e division. Quand on te dit que le premier but est envoyé des 50 mètres, qu’il est de ceux qu’on peut voir sur Youtube, quand on te dit qu’il est le fait d’un minot qui joue en défense centrale, on se dit que pas grand-chose ne peut arriver. Dans ce registre, Florian, d’un coup-franc improbable au rebond trompeur, lancera ses coéquipiers sur le chemin d’un nouveau succès (1-0), avant que Mikaël, d’une frappe puissante en pleine lucarne (2-0) ne débute son show. Dans un match où les visiteurs ne se procureront quasiment aucune occasion, les locaux passeront la seconde période, entre deux remontages de bretelles de leur coach, à dérouler. D’abord par Mikaël qui remportera son face à face avec le gardien (3-0), imité en cela par Mohamed qui, lui-aussi, ne tremblera pas quand l’occasion lui sera donnée de tutoyer le dernier rempart visiteur (4-0). Pour achever la démonstration, un coup-franc mal dégagé permettra à Danilo de croquer (les bonnes habitudes ne se perdent pas), sa frappe enroulée heurtant la barre. Tendant sa jambe maigre et difforme, Mikaël, entre deux joueurs, pousse la chique au fond des filets (5-0). Il est étrange de se dire que certains buts que l’on vous narre…eh bien, franchement, on se les imagine parfaitement. C’est aussi ça le vécu. Surtout, c’est aussi ça une équipe qui en veut et qui, forte de succès qui s’enchaînent, ne baisse pas le pied. Pour elle-aussi, privilège fut offert d’ouvrir son paquet avant l’heure. Un titre de champion d’automne, quand on y pense, c’est quand même vachement sympa comme cadeau.
By Maître Renard