Coupe de France : L’A.S.B. tombe la tête haute
Ne vous y trompez pas. Malgré la lourdeur du score final (5-2), l’A.S.B. a fait mieux que se défendre lors du second tour de Coupe de France. Face à Lixing-Laning, pensionnaire de 2e division, les Bleus ont longtemps rendu coup pour coup avant de baisser leur garde dans les dernières minutes de la rencontre. Il n’y a vraiment pas matière à rougir.
Moins de 24h après son assemblée générale, l’A.S.B. se voyait contrainte à un dernier tour de piste, la faute, si l’on peut ainsi dire, à leur brillante victoire à domicile face à Diebling. Avec de nombreux blessés dans ses rangs, le coach n’avait d’autre choix que d’offrir un mélange de joueurs de la A, mais aussi de la B. Qu’on se le dise : aucun ne faillira. Ses hommes se montrent même les plus dangereux en tout début de rencontre, avant de céder une première fois sur un contre rondement mené : une diagonale de gauche à droite qui passe par-dessus la défense et Tipi s’incline sur un plat du pied habile (1-0, 16e). Juste après, lancé dans la profondeur par Sandro, Bastien manque de peu de trouver le chemin des filets, sa frappe à ras de terre étant néanmoins un peu trop croisée. Heureusement, les visiteurs n’auront pas le temps de tergiverser car Bastien, toujours lui, remet les compteurs à zéro sur un corner direct (1-1), une phase de jeu qui tend presque à devenir sa spécialité (après celle de dire des conneries en riant comme un chameau). L’intenable milieu bettingeois, dans la lignée (tout comme son compère portugais, lui-aussi en jambes), de ses dernières sorties, rate même le doublé de peu quand, sur un coup-franc de Mikaël, il détourne la trajectoire de la balle du crâne, contraignant le gardien à s’interposer. La défense de Lixing-Laning se dégage comme elle peut. Pas forcément sereine derrière, l’équipe locale se montre au contraire tranchante une fois qu’elle se projette vers l’avant, portée par une ligne d’attaque adroite et bougrement vive. Son duo d’attaquants en a indéniablement sous la semelle et va le prouver quand, sur un centre anodin venu de la droite, Adrien et Cédric se télescopent. Le n°7 blanc remet alors pour son collègue frappé du n°11 qui ne se pose pas de question : sa reprise du gauche fait mouche (2-1) ! Une chose à saluer côté Bleus : on évite de sortir les mouchoirs et de regarder ses pompes. Au contraire, on y retourne et on tente sa chance. En témoignent les frappes sans contrôle de Cédric, Michaël et surtout Bastien, dont l’enroulé pied droit lèche la lucarne du gardien local. Durant la pause, le ton n’est pas à l’abattement mais un appel à faire encore mieux en gagnant parfois en simplicité, en laissant la balle davantage au sol, en resserrant le marquage tout en jouant à fond les coups de pieds arrêtés. Côté banc, Adrien cède sa place à Jean. L’A.S.B. est fin prête pour le 2e round.
Dès l’entame de la seconde période, les Bleus remettent le couvert. Sandro et Bastien, tels Chapi et Chapo, s’imitent dans l’envie d’en claquer un de loin. Malheureusement, leurs tentatives ne sont pas cadrées. S’en suit un temps mort d’une bonne vingtaine de minutes où l’on sent clairement les joueurs de Lixing-Laning attendre leurs adversaires, bien assis sur leur avance. Du coup, la rencontre perd en intensité. Une douce léthargie s’installe, bien aidée par un soleil de plomb qui use les organismes. C’est une action venant de la droite qui viendra rappeler qu’il ne s’agit rien de moins qu’un match de coupe de France, un match façon Highlander où, à la fin, il ne peut en rester qu’un. Mikaël hérite du ballon plein axe à une vingtaine de mètres, lance ses cannes en avant en s’excentrant côté gauche et enchaîne par une frappe un tantinet dévissée qui ne passe pourtant pas loin des cages de nos hôtes. Il reste un quart d’heure à la montre et l’A.S.B. continue son travail de sape. Côté droit, Bastien, avec ses quatre poumons, arrache la balle, sert Danilo, rentré peu de temps avant en lieu et place de Driss, et ajuste un enroulé du gauche qui est repoussé par la barre transversale ! L’italien tatoué manquera même de se croire maudit quand, une minute plus tard, suite à une faute commise sur Bastien, il verra le portier détourner son coup-franc en corner. Tandis que l’arbitre avait déjà refusé un pénalty dix minutes plus tôt suite à une sortie de Tipi dans les pieds d’un attaquant du cru, l’homme en vert pomme désigne très logiquement le point de pénalty, Jean n’ayant eu d’autre choix que de détourner de la main une frappe qui prenait le chemin des filets. Dans le prolongement, le bourreau trompe le gardien bettingeois d’une frappe qui le prend à contre-pied (3-1). Irréprochable dans l’état d’esprit, l’A.S.B. ne rend pas les armes et, quasiment sur le coup d’envoi, reprend espoir quand Danilo catapulte un ballon mal dégagé par la défense blanche et noire (3-2). Le temps additionnel vient de débuter et Pierre, le charmant stoppeur bettingeois est réquisitionné aux avant-postes pour le rush final. On se prête à rêver à un incroyable retournement de situation. Qui n’arrivera pas…malgré un Mohamed en transe le long de la main courante, un Xavier chaud de la grosse caisse et des dames aussi stressées qu’un automobiliste arrêté par la patrouille tandis qu’il a oublié ses papiers chez la belle-mère. Lixing-Laning va en effet ajouter deux pions supplémentaires par son n°9, le premier sur une frappe croisée du gauche (4-2), puis sur un face-à-face remporté d’un plat du pied dans le petit filet opposé (5-2). Ainsi va la vie : on peut se montrer à la hauteur d’un événement, dans l’envie et le dépassement de soi tout du moins, et repartir bredouille. La déception passée, le temps est désormais affaire de repos, de détente…Celui de la préparation pour les combats à venir n’est pas encore venu. A voir certains visages, il n’est pas évident que tous aient envie de ses grandes vacances imposées. Qu’ils se rassurent, et les aînés de l’A.S.B. le savent bien : le temps passe si vite…
By Maître Renard