La B se donne de l’air

 

                        Après le trou d’air de la semaine passée à Huchet en championnat, la B bettingeoise avait l’occasion de se refaire une santé en coupe des équipes réserves. Bien que menée au score et secouée par des turbulences en première période, elle sut redresser la tête pour l’emporter assez logiquement contre la B du Bischwald qui, pour la précision, évolue une division au-dessus (1-2).

« Aujourd’hui, je ne veux rien d’autre qu’une victoire ». Les mots de Laurent Bourg claquent dans les vestiaires comme cette fessée annoncée à l’enfant qui, malgré plusieurs rappels à l’ordre, aurait la fâcheuse attitude de continuer à se bâfrer de Nutella avant le repas. C’est dit. La victoire et basta. Il faudrait bien cela pour laver le score de tennis de dimanche dernier, un de ces matchs où tout part à vaux l’eau. Et pour tout dire, ce seul et unique objectif est, durant l’entame de la première période, bien hypothétique, voire même purement théorique. La preuve, il ne faut pas attendre plus de dix minutes avant que l’arbitre ne désigne le point de penalty, arguant d’une faute de Steeve dans la surface.

Heureusement, Nicolas contrecarre cette histoire qui semblait toute écrite : tiré à sa droite, il détourne une première fois la tentative avant que le même joueur, décidément peu en réussite, ne voit sa reprise de la tête détournée par le gardien bettingeois. Ouf, se dit-on ! Mais comme cet avertissement pourtant big mamesque n’a semble-t-il pas été clairement intégré par tout le monde, les locaux finissent par ouvrir la marque sur un contre. Lancé dans le dos de la défense, l’attaquant, serré de près par Steeve et Isso (passablement irrité durant toute la première mi-temps), glisse son pied devant Nicolas parti à sa rencontre. La balle meurt au fond des filets (1-0). Et pendant ce temps-là, l’A.S.B. multiplie, durant ce premier acte, les mauvais choix, chacun y allant de son crochet superflu, de sa roulette à la mort moi le nœud ou de son crochet aussi inutile qu’exaspérant. Sur le banc, Laurent Bourg fulmine, harangue ses joueurs à plus (doux euphémisme) de simplicité, à une application constante dans les contrôles, bref, à quelques fondamentaux qui ont été jusqu’alors zappés. Tout doucement, la machine va se mettre en route. C’est d’abord Sylvain qui se procure une première occasion mais qui ne parvient pas à lober le gardien, avant que Jérémy s’essaie à la frappe, pour le coup dévissée. Le réveil interviendra, à la demi-heure de jeu quand le bien nommé stoppeur, trouve le rookie Frédéric qui, pour sa première apparition officielle, remet ses coéquipiers sur les rails d’un lob astucieux (1-1). Pour un dépucelage, le fougueux petiot respecte son nom. A près de mille kilomètres de là, son frère, les yeux clos, lévitant à deux mètres de sa couette, savoure ce petit frère présentement auréolé de congratulations. L’A.S.B. respire mieux et retrouve enfin un peu de couleurs. Cependant, à la pause, plus que ce score de parité, c’est la manière d’ensemble qui n’est pas (du tout) du goût de leur entraîneur. Morceaux choisis durant cet intermède réglementaire…

– Lui : Vous croyiez que je m’amuse à l’entraînement ? Non mais sérieusement ? Qu’on ne vienne pas me dire, même si cette équipe manque d’automatismes, qu’il n’y a pas de solution au porteur du ballon (sous-entendu : « s’il y en a un qui l’ouvre, je lui fais traverser les barreaux). Alors ça, va falloir arrêter !

– Eux (les yeux dans les chaussettes) : …

– Lui : En face, c’est quoi ? Trois contres ? C’est surtout un jeu simple toujours dirigé vers leur 7 et leur 9. Et chez nous ? On se met en chien en leur rendant le ballon quasi instantanément. Alors, on se remet en route et on fait correctement son boulot.

– Eux (le regard perdu au niveau des protège-tibias) : …

 Et force est de constater que le boulot, l’A.S.B. va s’employer désormais à le faire avec bien plus d’application. Dès le coup d’envoi, les fantaisies dignes d’un geek ayant passé sa nuit à Fifa 14 s’estompent (on n’en est pas encore à un jeu digne d’un terrain de jeu perdu en Forêt Noire, mais ça va déjà mieux), faisant place à des rudiments, certes moins tape à l’œil, mais autrement plus percutants. Du coup, Bischwald se met à la faute, comme sur ce coup-franc à 18m plein axe où Driss trouve le cadre, mais sans inquiéter le gardien. Quelques minutes plus tard, suite à une erreur du capitaine bleu, Mikaël G. file côté gauche, repique au centre et allume la mèche : ça passe de peu à côté. Même topo dans la foulée où celui-ci, promu ailier gauche, frappe en force un coup-franc capté en deux temps par le portier. Bischwald réagit timidement et manque cependant  de reprendre l’avantage. Sur un centre fuyant côté gauche qui transperce l’axe de la défense, un bleu, esseulé côté droit s’essaie à la reprise sans contrôle. Heureusement, Jérémy est là pour suppléer Nicolas qui semblait battu. Cette frayeur passée, l’A.S.B. repart à l’assaut. Si Driss tente une bicyclette sur une touche excentrée, le marocain aura plus de réussite dix minutes plus tard quand il vient couper au premier poteau un centre de Mikaël G. (1-2). Le plus dur est fait. Reste maintenant à ne pas craquer, à rester solidaire et attentifs. Aussitôt dit, aussitôt…pas fait. Les bleus se créent une occasion en or, profitant de la passivité des visiteurs, campant de façon statique dans leur 16m. Comme en première mi-temps, Nicolas fait le métier et remporte, du pied, son duel avec l’attaquant. Cela sera la dernière véritable occasion pour Bischwald. Sur un ballon dans le dos de la défense, Driss a la balle du K.O. au bout du pied. Sans doute fatigué, il ne parvient pas à cadrer sa demi-volée. Après des dernières minutes à gérer cette avance au tableau d’affichage, le coup de sifflet délivre l’A.S.B. et offre à cette jeune B, bien qu’un tantinet renforcée en ce jour où l’éphéméride célèbre les archanges, sa première victoire, toutes compétitions confondues, de la saison. Un premier succès qui en appellera d’autres.

Mot du coach : « Voila une chose de faite : La victoire. Effectivement j’ai dû « hausser » le ton ou  plutôt montrer mon mécontentement dans les vestiaires à la mi-temps. Je dis depuis le début de saison que je crois en cette équipe plus que n’importe qui ….. à condition que les joueurs respectent les basics, les fondamentaux du football. C’est ce que l’équipe me fait durant les premières minutes (comme d’habitude) mais on ne trouve pas mieux que de jouer en me faisant des gris gris à tire-larigot, en oubliant de jouer un football simple, que j’essaye d’ailleurs de développer à l’entrainement. Lorsque une équipe comme la nôtre cherche des automatismes et recherche sa première victoire, on ne peut pas se permettre des gris gris qui mettraient en danger notre équipe et notre bloc défensif à tout moment. Il faut se mettre en tête, une fois pour toute, de jouer collectif, poser le jeu, jouer à une touche de balle, en une – deux, attaquer le ballon et soigner ses contrôles balle au pied. Ça serait déjà bien de réussir tout cela dans un premier temps et c’est la recette pour « gagner ». Je me tue à le dire à l’entrainement. Cela étant redit, j’espère maintenant que l’on mettra en application ce qui est vu à l’entrainement et que la spirale de la gagne suivra. Bravo aux joueurs, bravo pour cette victoire, bravo pour avoir écouté et appliqué les consignes en 2ème mi-temps. »